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Tout et rien

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Le jardinier

Le jardinier,

La terre était craquelée toute l'année depuis deux ans. La pluie d'hiver n'arrivait plus à la faire gonfler et les herbes mauvaises envahissaient la place. Les taupes s'en était allé, il est bien difficile d'imaginer où elles avaient émigré à gratouiller à toutes griffes sous terre.
Cette soirée-là, le ciel était pâle sous les hautes traînées blanches venant du sud. Puis montèrent sur l'horizon de puissants nuages noirs qui roulaient et se culbutaient poussés par le vent d'altitude. Arrivèrent de brusques saccades tourbillonnantes, de celles qui couchent les arbres, envolent les feuilles et les branches, hachent menu les cultures, qui les poussèrent si fort qu'ils semblèrent fondre sur la campagne en l'assombrissant.
Dans le grand silence qui suivit la catastrophe semblait imminente.
Le bel orge déjà blond, les blés bien droits sur leur tiges courtes, et le colza brunissant courbaient leurs épis, comme pour se protéger, tandis que tournesols et maïs ahanaient dans l'air asséché.
Mais le ciel a parfois de curieuses fantaisies et les cumulus animés par des bras herculéens accouchèrent leurs grêlons plus loin, ailleurs, chez les autres.
La pluie, drue, continue, régulière, persévérante se déversa alors pendant 3 jours. 27 millimètres, puis 30, puis 35.
A l'aube du 3ème jour, ce mini déluge s'affaiblit et la pluie cessa. Le soleil comme une grosse lune blanche peinait à transpercer les hautes brumes. Tout reprenait son souffle, ses esprits, la nature, les bêtes et les hommes.
La vie des herbages reprit son cours. Les vaches qui n'avaient plus besoin de s'abriter sous les arbres, s'égayaient ragaillardies, vers midi elles formaient des groupes de rumination communautaire. Patati, patata, enfin, on respire, on est bien allongées dans l'herbe humide à digérer.
Les passereaux pépiaient sans s'écouter, se chipotaient pour des raisons de préséance, une copine ou bien une place sur la même branche. Le merle, le chef des merles remontait sur son trône, posé au sommet du grand sapin et sifflait et chantait à tue-tête, matin, midi et soir. Tant de bruit ! pour un si petit oiseau !!

Cette pluie là fit des heureux et aussi un jeune et beau jardinier.
Au sortir de l'autoroute, la première route à gauche qui, depuis longtemps relie les villages ancestraux entre eux, longe la rivière avant d'arriver à un joli village.
Entre la route et la rivière bordée de longs prés qu'elle inondait généreusement il y a quelques années des chevaux qui broutent. Le jeu en passant consiste à les compter, par couleur. Ils sont tous très beaux. Un peu plus loin dans un virage au niveau du pont de l'entrée du village un autre pré est attendu et scruté à chaque passage.
Il y a quelques années, il se couvrit de caravanes, puis des murs sortirent de terre, un projet de vie prenait forme, et tout s'arrêta. Six mois, un an, deux ans, trois ans. Une histoire se terminait mal. Lentement, doucement, sûrement l'armée des lianes et des ronces, le lierre, et les orties, les aubépines et leurs épines, grimpèrent silencieusement sur les caravanes, rampèrent sur les murs puis les avalèrent ainsi que toute trace humaine. La jungle gagnait la bataille.
A la fin du printemps, en passant par-là, la haie avait disparu et la route dominait le terrain débroussaillé. Sous le ciel uniformément bleu un grand jardin fait de carrés mignons était dessiné par légumes et plantes bien rangées. A la queue leu leu chacune dans son rang au garde à vous reluisant sous le soleil qui les réchauffait. L'eau qui courait, une caravane en guise d'abri et deux serres bien alignées.
Renaissance, promesse nouvelle, ici un jardinier heureux.
Le dimanche suivant, au marché, un petit étal de plantes aromatiques et quantité de plantes à petites fleurs inconnues étaient installé. Repérer celles qu'on connait et dont on a besoin, acheter un romarin puis du thym, mais il y en des différents, lequel choisir ? Un beau jeune homme à la barbe blonde, chaussé de lunettes vertes explique en souriant, celui-ci c'est du thym commun, celui-là est citronné, celui-là mentholé et de froisser une feuille pour la faire essayer. Là la sauge, et les menthes.
-Mais vous êtes nouveau, vendez-vous à domicile ? d'où venez-vous ?
-De La Ferté, un petit village à côté !!
-Ah, ah c'est vous, le joli jardin si bien organisé à l'entrée du village ! Heureux homme !!
La semaine d'après, une sarriette commune et de l'origan commun et de l'origan pimenté, attention c'est fort, et des fines herbes, et ces petites fleurs toutes jaunes qui s'étaleront et feront de grosses touffes.
Et la semaine prochaine ce sera la verveine, les verveines et les chasses-moustiques et des fleurs bleues.
Après, c'est sûr je le demande en mariage.

Réponse de stranger

Bonsoir,
Très joli texte!

Réponse de .Albane

Bonsoir,
Grand plaisir à la lecture de ce beau texte . Merci pour le partage

Réponse de Camphinois

Très Joli Terra pur simple

Réponse de Fée skym play

Réponse de Géronimo 17

Bravo au jardinier poète

Réponse de deuns71


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