Jeu de tarot
Visiteur

Archives

Archives des discussions obsolètes.

UNE GRANDE DAME TROP MÉCONNUE

Veuve et son fils mort au Front, elle se dévoue pour les autres soldats%u2026Née d'un père sabotier, elle épouse le cordonnier Bizolon et un fils Georges naît le 25 août 1891. La famille vient s'installer à Lyon, dans le quartier de Perrache, où le cordonnier ouvre sa boutique. Dès le début de la Grande Guerre, le fils Bizolon est mobilisé et envoyé au Front au 21e Bataillon de Chasseurs à Pied.
Veuve depuis peu, Clotilde est désormais seule. Alors, elle décide de soutenir à sa manière le moral des troupes. Aidée de voisins, d'amis, elle improvise un comptoir fait de planches et de six tonneaux de bois dans le hall de la gare de Lyon-Perrache, pour proposer aux « poilus » de passage un peu de café, du vin et quelques mots de soutien. Ainsi réconfortés, ils sont nombreux à lui chanter « La Madelon ».
En 1915, Clotilde apprend la mort de son fils unique tué le 18 mars, en combattant dans le Pas-de-Calais. Comme elle a promis à son fils de continuer son oeuvre même s'il meurt, elle tient parole.
Déjeuner gratuit du soldat « Chez la Mère Bizolon »
La Mère Bizolon en 1914
Celle que les soldats appellent désormais « la Mère Bizolon » se trouve prématurément vieillie par son malheur et l'ampleur de sa tâche. En effet, le bouche à oreille fait son effet et les « poilus » sont de plus en plus nombreux à se rassembler autour de sa buvette.
Faire ce qui ne s'est jamais fait est dans son tempérament et en femme volontaire elle trouve l'énergie nécessaire pour remuer ciel et terre afin de financer la poursuite de sa tâche.
Les soldats trouvent là, non seulement de quoi boire et manger, mais aussi quelques mots de réconfort auprès de la généreuse Clotilde à l'oreille compatissante. Une timbale en fer blanc recueille les pièces qui s'ajoutent aux dons des passants, amis, voisins ainsi que d'un riche américain M. Hoff. Cela permet de maintenir la buvette en attendant la reconnaissance officielle qui tarde à arriver.
Après de multiples interventions auprès du maire de Lyon, Edouard Herriot, la mairie fait construire un abri en planches et en zinc, avec un comptoir extérieur, un guichet et une cheminée pour accueillir l'énorme cafetière de « la Maman des Poilus » qui devient une figure populaire lyonnaise.
Quand arrive l'armistice, à l'automne 1918, la Mère Bizolon revêt, au lieu de son habituelle robe noire, une robe au large col blanc, souvenir des jours heureux d'avant-guerre.
C'est la fin du conflit mais non le repos pour cette bienfaitrice infatigable qui transforme l'ancienne boutique de cordonnier en buvette pour les soldats démobilisés. Elle s'active aussi dans différentes oeuvres charitables, rend service aux personnes âgées et garde les enfants du quartier. Son seul repos annuel se passe chez ses amis Hoff à Peyrieu.
En reconnaissance à cette dévouée bienfaitrice, Edouard Herriot la décore en mai 1925, de la Légion d'Honneur pour services rendus à la Nation.

A 69 ans, elle rouvre son comptoir à la Seconde Guerre mondiale
Le comptoir de la Mère Bizolon en 1939
Quand se déclenche la Seconde Guerre mondiale, la Mère Bizolon, humaniste et dévouée dans l'âme, malgré ses 69 ans et sa santé chancelante, rouvre chaque jour sa buvette à la gare de Perrache. Elle y offre aux soldats de passage, café, vin chaud ou bol de bouillon.
" La Maman des Poilus " connaît une fin tragique.
Le 29 février 1940, alerté par des gémissements, un voisin défonce sa porte et la trouve étendue dans une mare de sang. Agressée chez elle par un inconnu, elle est transportée à l'Hôtel-Dieu où elle décède le 3 mars, sans avoir pu témoigner auprès de la police. On a toutefois arrêté un singulier personnage : un unijambiste connu pour son agilité et recherché pour cambriolages. Mais cet homme s'empoisonne au dépôt du palais de justice. On découvre dans sa prothèse où il a caché le poison, une trousse de cambriolage. Le célèbre Docteur Locard lui attribue le crime. Toutefois, le mystère subsiste..
Les funérailles de « la Maman des Poilus » sont prises en charge par la ville de Lyon et se déroulent en présence du cardinal Gerlier et d'une nombreuse assistance dont d'anciens poilus.
Une petite rue de Lyon honore cette grande dame bienfaisante.

Réponse de boscavert

Je ne connaissais pas l'histoire de cette belle Dame, j'ai voulu partager cette belle découverte.

Réponse de yareg

Ce serait donc elle qui aurait inspiré la chanson "La madelon" ?

Réponse de boscavert

Les paroles de la chanson sont de Louis Bousquet3 (1870-1941), et la musique de Camille Robert4 (1872-1957). En 1913, Bach passe commande au compositeur et au parolier " d'une chanson cocardière renouvelée ", mais la chanson rencontre peu de succès lors de sa création.
En août 1914, Sioul, un chansonnier qui était présent à la création de Quand Madelon... à l'Eldorado, mobilisé comme artilleur et cantonné à l'école Jules-Ferry de Fontenay-sous-Bois, chante cette chanson à ses camarades. Celle-ci obtient un véritable succès. Les canonniers la diffusent. Le chant est alors fréquemment interprété par des comiques troupiers, très prisés durant la Première Guerre mondiale, les tourlourous.
À Lyon La Madelon était chantée par les soldats pour remercier le dévouement de " La Maman des poilus " qui tenait sa buvette à la gare de Perrache pour les soldats de la guerre de 14/18. Clotilde Bizolon née Thévenet (1871-1940) alias " La Mère Bizolon " décorée de la légion d'honneur en 1925 pour service rendu à la nation était devenue " La Madelon " de la capitale des Gaules


Veuillez valider votre email.

Infos tarot

Identification

Saisissez votre login :

Mot de passe :

Liens Règlement Confidentialité Distributions Contact Jeu de tarot

.