Archives des discussions obsolètes.
Le centenaire de l'armistice de la guerre de 14/18 sera bientôt célébré. Trois lettres de POILUS nous ramènent dans ce qui ne devrait plus être.
6/9/14 L'instruction
Après un voyage de 16 heures dans des wagons à bestiaux nous sommes arrivés hier à Briançon à minuit. Là on nous attendait et on nous a menés dans une chambre où nous nous sommes couchés sur un peu de paille. Après avoir dormi tant bien que mal pendant 3h1/2 nous nous sommes levés vers 4h1/2, à 5 heures nous avons donné nos feuilles et nous nous sommes promenés jusqu'à 10 h dans la cour de la caserne.
Le soir et ce matin nous avons fait un peu d'exercice. On nous apprend à saluer, à faire demi-tour, etc. Pour la nourriture jusqu'à maintenant nous avons été peu favorisés, nous n'avons ni gamelle, ni quart, ni assiette, aussi mange-t-on où l'on peut de la viande plus ou moins délavée sur du pain, mais à la guerre comme à la guerre et avec la cantine (où il n'y a presque rien) on arrive à se tirer d'affaire. Nous ne sommes pas encore habillés car on manque d'effets. Dans la caserne Berwick où nous sommes, il ne reste plus que des réservistes qui sont très gentils et nous aident pour peu qu'on paie le litre.
20/12/14 Au 159e RI
Tous les jours nous devions attaquer les tranchées allemandes à la baïonnette et chaque fois nous sommes revenus le soir au cantonnement. Nous restons la journée entière debout dans des boyaux où l'on ne peut pas se croiser sac au dos et très souvent avec la pluie. On mangeait la soupe vers 5 h du matin et l'on vivait toute la journée avec du pain et du chocolat. Le 1er jour les boches nous ont envoyé quelques obus dont 2 ont éclaté près de nous et nous ont arrosés de terre mais il n'y a pas eu de blessés. Aujourd'hui nous avons repos peut être ce soir ira-t-on aux tranchées.
18/5/15 Pionnier dans l'Artois
A 6h le bombardement commence, et pendant 4h ce fut un bruit épouvantable, toutes les pièces, en nombre considérable, crachaient à la fois. On sentait la terre trembler et l'on aurait dit le tonnerre. A 10h juste, la compagnie d'assaut sort de la tranchée, baïonnette au canon. Immédiatement après nous voilà sortis, et notre échelle, nos outils et le fusil à la main, nous courrons vers les tranchées boches. Quelques coups de fusils nous reçoivent, mais ne font pas trop de victimes, nous franchissons d'un bond la première ligne, et en avant vers la 2e où je m'arrête pour faire le travail qui nous était désigné. Pendant ce temps nos troupes avancent encore, elles s'emparent successivement de la route de Béthune à Arras, vont jusqu'à un chemin creux 500m plus haut, et arrivent même jusqu'à la crête qui domine la plaine ; mais là ils ne sont pas assez nombreux et doivent se replier sur le chemin creux, où ils font une tranchée qui est encore notre première ligne. Il était à peine 11h.
Pendant ce temps, avec mes camarades, je coupe les fils électriques en nombre considérable qui garnissaient la 2e ligne boche, copieusement minée. Puis nous avons visité la tranchée, 2 de mes camarades du génie, un type du 159 et moi, le fusil à la main. Nous visitons les cagnas**, car ces messieurs ont l'habitude, pour ne pas trop souffrir des bombardements, de creuser dans leurs tranchées des tanières à 3 ou 4m au dessous du sol, où ils se réfugient en cas de bombardement, ne laissant que quelques guetteurs dans la tranchée. Quelques uns de ces abris, ceux des officiers, sont très confortables, celui du colonel était tout tapissé avec des cartes postales. Nous avons donc fait la rafle dans une dizaine de ces abris et nous en avons extrait 40 à 50 boches dont plusieurs officiers. Nous les désarmions, et je vous assure que, mon fusil aidant, ils comprenaient fort bien le peu d'allemand que je sais. Ils nous donnaient tout, couteaux, armes, porte monnaie, cigares, etc... et levaient les bras en l'air en criant Kamarad. J'ai visité la cabane d'un officier supérieur où il avait téléphone, lit, et accrochée à un râtelier, j'ai vu une superbe pipe que j'ai fourrée dans ma poche ; malheureusement je l'ai perdue depuis. J'ai désarmé le propriétaire de la maison et ai gardé son revolver, d'ancien modèle avec cartouches à broche, mais je voudrais le conserver quand même car c'est moi qui l'ai pris. J'ai aussi un poignard, je tacherais de vous faire parvenir tout cela si je peux.
Pendant ces visites 2 de mes camarades ont été blessés, et j'ai essuyé un coup de revolver (celui que je possède) mais il m'a manqué.
Les POILUS sont de jeunes hommes, malgré les souffrances, le désir de goutter aux plaisirs de la vie demeure. Un sourire féminin et une chanson ce sont pour eux des raisons de survivre.
Pour le repos, le plaisir du militaire,
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
Aux vrais poilu c'est le nom du cabaret
La servante est jeune et gentille,
Légère comme un papillon.
Comme son vin son oeil pétille,
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour
Refrain
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe rentrera
En comptant les jours on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon
On l'embrasse dans les coins. Elle dit : "Veux-tu finir..."
On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir.
au Refrain
Un caporal en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête, en somme,
Lui répondit en souriant :
"Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment ?
Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin.
Je suis un chanceux, ma vie se déroule en paix, ils sont nombreux à désirer cela.
pourtant la montée de l'extrème droite dans qq pays d'Europe peut nous rappeler un schéma récurrent...celui qui conduisit par 2 fois au massacre et à l'horreur...pour l'enrichissement des vendeurs d'armes.
Voyons un peu qui sont les plus gros vendeurs d'armes de la planète et ainsi nous saurons à qui le crime rapporte...hier comme demain.
" Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur.%u201D
Winston Churchill
Oui LOUGARHOUUUU l'histoire peut se répéter. Il y a très, très longtemps une femme enceinte, sur le dos dun âne que conduit son mari; fuyait un dictateur barbare. Le couple demanda l'hospitalité aux habitants du pays voisin. Après avoir essuyé de nombreux refus, ils trouvèrent asile dans une étable.
Les leçons d'histoire ne sont pas retenues ,les avertissements de la Nature non plus ,Comment voir Loin dans le Futur ? J'ose croire au retour de la sagesse
L'armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918), la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre.
Le cessez-le-feu est effectif à 11 h, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons, et annonçant la fin d'une guerre qui a fait pour l'ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d'état-major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
Copié sur le site d'EUROPE'1
VU D'ALLEMAGNE
- L'historien allemand Arndt Weinrich raconte l'armistice de 1918 du point de vue de l'ancien ennemi allemand.
L'INTERVIEW. Alors que la France se prépare à célébrer l'armistice de la Première Guerre mondiale, ce 11 novembre, l'historien allemand Arndt Weinrich est notre invité. Il nous explique comment cette date si particulière en France est vécue de l'autre côté du Rhin. Près de 2,5 millions d'Allemands et un peu plus d'1,5 million de Français ont perdu la vie dans un des conflits les plus sanglants de l'Histoire entre 1914 et 1918. Pourtant, le 11-Novembre "ne représente strictement rien" en Allemagne, livre l'historien.
Les soldats hors de la mémoire allemande. Ce jour "n'est pas ancré dans la mémoire allemande" et les Allemands ne gardent pas en mémoire le 11 novembre 1918, quand le Reich de Guillaume II a perdu la guerre. Contrairement à la France, "ces morts n'ont pas de rôle dans la culture politique" du pays. "On ne commémore pas ces soldats", déclare l'historien, qui précisent que ces morts militaires "sont un peu considérés comme des victimes illégitimes, du fait de la prépondérance de la mémoire de la Shoah" dans la culture mémorielle allemande, qui laisse "peu de place" aux soldats.
La République de Weimar. "Ce qui est plus important, c'est la proclamation de la République [allemande] plutôt que la défaite en tant que telle", nuance Arndt Weinrich. Le 9 novembre de la même année, deux jours avant la fin de la guerre, naît la République de Weimar. L'historien rappelle qu'en Allemagne, une "révolution est partie des villes portuaires de la mer du Nord et de la Baltique". Elle "va déferler à travers l'Allemagne et emporter le Kaiserreich (l'empire allemand, ndlr.)".
Le 9, et non le 11 novembre. C'est donc plutôt le 9 novembre qui va cristalliser les commémorations Outre-Rhin. "C'est une date passionnante", estime Arndt Weinrich, qui énumère les événements historiques : "l'abdication de Guillaume II, la proclamation de la République de Weimar (la même année, ndlr.), puis le putsch de la Brasserie (en 1923, quand Hitler tente une première fois de prendre le pouvoir, ndlr.) et dans l'histoire plus récente, la chute du mur de Berlin".
Juste pour rappeler que c'est Aujourd'hui
2 à 3 millions de soldats envoyés au massacre pour la vanité de 4 ou 5 dirigeants